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17/02/2004 Développement du bois énergie dans le Var
Dans le cadre de l'étude pour la mise en place d'une filière bois-énergie dans le département du Var, lancée par l'Association des Communes Forestières du Var et financée par l'ADEME et le Conseil Régional Provence-Alpes-Côte d'Azur, une réunion de présentation d'avancement et de démonstration de chantiers de déchiquetage s'est déroulée le lundi 2 février, à Fox-Amphoux. Le cabinet TRIVALOR et l'AFOCEL, qui réalisent cette étude, ont pu présenter leurs premiers résultats.

L'objectif de l'étude est d'une part de fixer les enjeux et les perspectives de développement d'une filière bois-énergie départementale autour de la problématique forestière, d'autre part d'acquérir, via une série de chantiers de déchiquetage, des références techniques et économiques sur la production de plaquettes forestières, en particulier à destination de chaufferies.

Le potentiel forestier varois reste largement sous-exploité, en particulier la ressource en résineux (Pin d'Alep, Pin Maritime et Pin Sylvestre) : pour environ 75 000 m3 exploités par an (presque exclusivement à destination de l'usine papetière TEMBEC, de Tarascon), la ressource résineuse "capitalisée sur pied" peut être évaluée à plus de 450 000 m3 par an. S'il est bien évident qu'une fraction seulement de ce gisement est effectivement mobilisable pour l'énergie (pour des questions d'accessibilité, de dispersion ou encore de préservation), les capacités de valorisation sont très élevées. En considérant une mobilisation de 30% des rémanents d'exploitation actuels et de 20% de la ressource non-exploitée d'exploitabilité qualifiée de facile ou moyenne, on peut envisager la production de 45 000 tonnes de plaquettes forestières par an.

Trois chantiers d'exploitation sont actuellement suivis et étudiés par l'AFOCEL. Les chantiers de cette expérimentation ont été choisis parmi différents types de peuplement résineux caractéristiques du département :

- Dans le Massif de l'Estérel au Muy: une coupe DFCI de pin maritime dans une bande pare-feu en bordure de piste. Les bois étant de petites dimensions, l'exploitation se fait en arbre entier avec un débardage au porteur et un déchiquetage sur site (tronc, branches et aiguilles). La plaquette produite est éjectée en tas en bordure de piste et sera reprise ultérieurement.

- Dans le Haut-Var à Vérignon : une coupe d'amélioration de Pin sylvestre. L'exploitation se fait en grande longueur après un ébranchage sommaire par le bûcheron. Ces perches, de faibles longueurs marchandes, sont débardées au porteur puis déchiquetées sur coupe après éjection directement dans des semi-remorques.

- Dans le Centre-Var à Fox-Amphoux : une coupe rase de pin d'Alep. L'exploitation se fait de la même façon que sur le chantier de Vérignon mais les perches sont sorties au skidder. L'opération de déchiquetage n'a pas encore été réalisée pour ce chantier.


Les premiers résultats sont encourageants. Aucun obstacle technique majeur n'a été mis en évidence dans le processus de production de ces plaquettes. Les coûts de production semblent intéressants et permettraient d'obtenir un combustible économiquement concurrentiel sur le marché des énergies, indépendamment des nombreux arguments en faveur du développement de cette filière : ressource renouvelable, produite localement (donc déconnectée des aléas du marché des énergies fossiles), pouvant contribuer à l'amélioration de l'exploitation forestière varoise, créatrice d'activité tout au long du processus de fabrication, de conditionnement et de transport du combustible, neutre vis-à-vis des émissions de gaz à effet de serre…

Les perspectives de développement de chaufferies et de structuration de l'approvisionnement autour des acteurs de la forêt varoise restent à être approfondies.

13 février 2004
Christophe PERINOT
Yann OREMUS

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